Conseils de conservation, entretien et restauration

Prévention

Comme nous le savons, les tapis et les kilims sont composés de fibre de nature organique et sont donc exposés au processus de détérioration. Les couleurs elles, s’altèrent à cause de la lumière et nous pouvons constater avec le temps des changements de ton et des décolorations.

C’est pour cela que des mesures sont à prendre pour ralentir l’altération des fibres et des couleurs.

Plusieurs indications sont à respecter surtout lorsque le tapis ou le kilim est de valeur et ancien. Si le tapis est récent, sa structure est encore solide et son velours solide et consistant. Alors ces indications peuvent paraître excessives. Il est tout de même nécessaire, pour garantir aux tapis une longue durée et une très bonne conservation des couleurs, d’éviter qu’ils restent longtemps exposés dans des endroits et des climats défavorables.

Il faut surtout retenir que trois facteurs accélèrent le fait qu’un tapis se détériore :

1) La lumière endommage quasiment tous les tissus plus ou moins rapidement. Elle décolore progressivement les teintes et elle affaiblit les fibres comme le coton, la laine et la soie. Selon l’intensité de la lumière et la sensibilité des matériaux les fibres perdent en résistance et en durabilité. La durée de l’exposition du tapis à la lumière doit donc être prise en compte pour conserver correctement et durablement les tissus.

Il faut contrôler la lumière du jour bien que cela soit complexe. Limiter les temps d’exposition, le niveau d’illumination de manière à réduire les risques.

2) L’Humidité cause des dommages aussi grave sur les textiles. Premièrement, la présence d’humidité favorise l’attaque des parasites et les champignons. Deuxièmement, les variations de température et d’humidité entraînent des variations de la dimension des fibres. Enfin, l’humidité fragilise directement la chaîne et la trame et rend les tapis moins résistants avec des risques de déchirements. Le degré idéal d’humidité pour la conservation des tapis est de 40 à 50%.

Nous pouvons facilement comprendre que l’humidité et une lumière non contrôlée accélèrent la détérioration des couleurs et fragilisent de manière rapide les tapis.

3) La pollution agresse les fibres et diminue leur résistance. L’ozone, lui, cause la dégradation des fibres et attaque aussi la trame.

Prévenir les dégâts dus à la pollution implique avant tout de conserver les tapis dans une atmosphère salubre et de les entretenir en enlevant la poussière périodiquement.

L’entretien des tapis

 Les tapis ont besoin de temps à autre de traitements spécifiques de nettoyage, pour débarrasser le velours de la poussière et de la saleté qui s’y sont déposées.

Un lavage en profondeur peut changer l’aspect d’un tapis, lui redonner ses couleurs et un nouveau relief. Cette étape est nécessaire et positive dans la vie de nos tapis.

Avec le temps, la poussière, les taches et le velours noir de saleté endommagent le tapis dans son ensemble. La poussière, si elle n’est pas enlevée, s’accumule autour des nœuds et abime gravement le tapis et accélère son usure. Le lavage est donc une opération indispensable.

Les fibres naturelles qui composent un tapis ne craignent pas l’eau. En revanche, il ne faut pas exagérer sur la quantité et surtout il faudra une chaleur et un séchage rapide pour que les fibres du tapis ne pourrissent pas.

La laine, le coton et la soie, s’ils sont colorés, craignent beaucoup plus les substances chimiques que l’eau. C’est pour cela qu’il est généralement déconseillé de confier ses tapis et kilims aux teinturiers et pressings. Le risque principal est la stabilité des couleurs.

Avant l’opération de nettoyage, on teste avec un chiffon blanc imprégné de solution sur une petite partie du tapis.

Si après quelques tests, le chiffon ne porte pas de trace de couleur, on peut procéder au lavage du tapis.

Suivant sa taille et sa composition, il n’est pas toujours possible de procéder correctement au lavage de tapis chez soi et il vaut mieux s’adresser à un professionnel.

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Car si laver un tapis consiste à enlever la saleté, c’est aussi prolonger sa durée de vie. Imprégner de trop d’eau un tapis ancien dont les fibres sont raidies, accélère les processus d’usure et de déchirure. Brosser trop fort un tapis devenu fragile avec le temps accélère aussi la détérioration.

Le professionnel lui, agit avec la méthode appropriée après un diagnostic.

tapis-qom (2)Aucun tapis n’est identique. Ni dans sa structure, ni dans son état. Seul un expert est en mesure de choisir la bonne méthode de lavage. Il est donc fortement conseillé, pour les tapis anciens, délicats et très sales, de ne pas tenter d’expériences à la maison, mais plutôt de s’adresser à un spécialiste du nettoyage de tapis.

Il serait idéal de pouvoir laver les tapis orientaux comme dans leur pays d’origine. Ils sont immergés dans l’eau, puis frottés avec des brosses imbibées de détergents naturels comme la saponaire liquide, puis rincés abondamment à l’eau courante. Ensuite le séchage se fait directement sur le sol ou le climat est sec et ou il fait très chaud. Ici le lavage par des professionnels imite cette pratique.

La première étape est battre le tapis légèrement sur l’envers afin d’enlever un maximum de poussière. Puis avant de le laver, on teste la résistance des couleurs et on solidifie les trous éventuels. Ensuite on calcul la dose de détergent.

Les tapis sont ensuite plongés dans l’eau tiède non calcaire avec le savon. A l’aide de balais, on fait ensuite pénétrer la solution détergente dans le tapis en le brossant plus ou moins doucement dans les deux sens du poil.

Après que le bassin ait été vidé, le tapis sera rincé complètement afin d’éliminer totalement la mousse.

Une fois le rinçage terminé, on pourra effectuer, si besoin, un traitement antimite.

Ensuite, vient le moment le plus important et le plus délicat : celui du séchage.

Les tapis sont roulés entre des tissus et essorés dans des machines adaptées.

Le séchage s’effectue dans des chambres spéciales ventilées d’air chaud et sec.

La restauration des tapis

Les fibres d’un tapis sont toutes naturels et périssables, ce qui le rend vulnérable et nécessite un entretien régulier, et parfois même un travail de restauration.

Les bords du tapis (lisières et franges) sont les plus soumises aux piétinements et se détériorent plus vite que le reste du tapis. Pour éviter que les dommages ne s’aggravent, il faut intervenir sans tarder.

Afin d’éviter que les nœuds se détachent les uns après les autres, les franges peuvent être arrêtées et les lisières qui commencent à s’abimer peuvent être réparées. Ces opérations de restauration ne présentent aucune difficulté pour un atelier qualifié et augmentent considérablement la durée de vie des tapis.

Les trous, les déchirures causées par l’usure et les mites sont des dégâts qui peuvent être réparés tout aussi facilement. Pour obtenir une garantie valable, il faut s’adresser à un professionnel doté d’expérience et de compétence, car un tapis mal restauré est plus laid qu’un tapis troué ou déchiré.

Le savoir faire est indispensable pour les pièces de valeur et d’époque sérieusement endommagées par des trous ; car si on n’y remédie pas correctement, le processus de dégradation s’accélèrera.

Lorsque l’expert détermine le type de restauration à effectuer, il convient de se rappeler qu’un objet d’époque a une valeur intrinsèque. La restauration doit donc se limiter dans la mesure du possible uniquement à la conservation. En fait, si l’on procède à d’importantes retouches comme la refonte des couleurs, la remise de franges neuves,… on risque de falsifier et de dénaturer le tapis au quel cas celui ci perdra de sa valeur.

Enfin, avant d’envisager la restauration d’un tapis, il est très important de considérer son état général. En effet, si la structure du tapis est assez robuste, le tapis peut supporter tout type de restauration. Au contraire, si l’état général du tapis et sa structure est trop fragile, il sera inutile d’intervenir.

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Lorsqu’en pliant le tapis nous entendons qu’il craque, c’est le signe que les fils de chaînes cèdent car ils sont devenus trop fragiles et ont perdu toute élasticité. Il faut dans ce cas procéder à un lavage très délicat et coudre au dos du tapis une toile en coton ou en lin assez robuste pour que celui ci, une fois mouillé, ne rétrécisse pas.

Les tapis devenus très fragiles, doivent êtres conservés, si ils ne sont plus au sol uniquement roulés. Ils ne doivent jamais être pliés.

La restauration d’un tapis exige une main experte et une connaissance technique de tissage et de nouage.

Arrêt des franges : Les franges sont la partie visible des fils de chaînes. Les nœuds peuvent glisser le long des franges entraînant la destruction des extrémités. Il faut alors intervenir rapidement.

Réparation des lisières : La lisière est une autre partie fragile du tapis. Celle ci, une fois usée, le tisserand peut la réparer ou la changer. Suivant les types de tapis, on utilisera des cordons en poil de chèvre ou en laine de mouton. Ce type de reconstruction est réalisé dans le respect de la nature de la lisière originale en s’adaptant à ses matériaux et à ses couleurs.

Implantation de nœuds : Parfois, bien que la structure soit intacte, le velours du tapis présente des manques. C’est le cas par exemple pour un tapis attaqué par des mites.

Il est possible de refaire le velours en reproduisant le même type de nœud. Il est indispensable de respecter la densité de nœud de ceux du velours original.

Le travail de remplacer des nœuds est long et pénible. Seuls les restaurateurs les plus habiles réussissent à rendre invisible les nœuds appliqués.

Retissage des parties abîmées : Un tapis, peut présenter des trous, plus ou moins grands causés par l’usure, des brulures, des pieds de tables, de chaises,…

Un restaurateur peut procéder au remplacement des parties manquantes.

Que le trou soit étendu ou petit, il faut au préalable établir une expertise du tapis pour définir le meilleur mode de restauration.

Réparation des déchirures : Quelles soit verticales ou horizontales, les déchirures sont évidemment un signe de faiblesse. Si cette fragilité n’est pas étendue au tapis tout entier, on procèdera à la réparation.

Dans les deux cas, on introduira de nouvelles trames et de nouvelles chaînes dans le corps du tapis pour solidifier et rendre la structure du tapis le plus résistant possible.

La encore, s’adresser à un professionnel est indispensable.

Restauration des kilims : Les kilims, comme les tapis, demandent eux aussi de l’entretien et peuvent être restaurés. Les méthodes de restauration sont les mêmes que pour les tapis.

Les méthodes de reconstruction des parties manquantes sont en revanche plus complexes. Sur les tapis traditionnels avec un velours, les restaurations  peuvent être plus facilement invisibles. Sur les kilims, le velours est absent et il faut le plus grand soin et la plus grande maitrise au réparateur pour que cela ne soit pas trop visible.

Les reconstructions s’effectuent à l’aiguille.

Le choix des matériaux pour la restauration : Pour ne pas que la restauration d’un tapis ou d’un kilim soit trop visible, il faut utiliser un fil aussi proche que possible de l’original, par sa composition, sa couleur et sa consistance. Pour ajouter du velours au tapis, la laine filée à la main est obligatoire ; la laine industrielle n’a jamais le même aspect.

Pour la restauration d’une lisière, il faudra du poil de chèvre, qu’on trouve difficilement en Occident.

Pour le nettoyage et ou la restauration de vos tapis, n’hésitez pas à demander conseil à un professionnel. Celui ci prendra toujours le temps de répondre à vos questions et par ses connaissances vous apporter la meilleure solution.


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